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trouvent renforcées et son endurance améliorée. Certains des supporters de Minanogawa pensent également qu’il est temps pour lui de se poser et de fonder une famille. Au départ, Minanogawa n’est pas franchement enthousiasmé par l’idée, ayant gardé un mauvais souvenir des prostituées de bordel auprès desquelles il a contracté une maladie vénérienne. Toutefois, le jour où l’on lui présente mademoiselle Kazue Yoshioka, il décide immédiatement qu’il va l’épouser. Elle invite même la mère de Minanogawa à venir vivre chez eux, et commence ainsi l’un des moments les plus heureux de son existence. Il ne durera pas bien longtemps. En 1940, la mère de Minanogawa décède brutalement, et il entre dans une dépression. Comme yokozuna, il devrait être au centre de toutes les attentions, mais l’intérêt de la nation se focalise sur Futabayama. Au mieux, les fans de sumo considèrent Minanogawa comme un yokozuna sans motivation ni hargne, d’autres étant encore moins tendres avec lui. Pour le remettre sur de bons rails, un supporter lui suggère de déménager dans le quartier de Mitaka, dans la partie occidentale et rurale de Tokyo. Minanogawa est enthousiasmé par l’idée, mais il se refuse à prendre le train tous les jours, et par conséquent il s’achète une automobile. Au final, le premier rikishi de l’histoire à se servir d’une bicyclette devient également le premier à conduire lui-même sa propre voiture pour se rendre au Kokugikan ! Lors du basho de mai 1941, Minanogawa est frappé par une inflammation au nerf sciatique, et après avoir établi un score de 2-3, il doit se retirer du tournoi. Il est déjà âgé de 36 ans et personne n’espère le voir établir des scores remarquables. Beaucoup pensent même que le fait d’avoir duré si |
longtemps constitue en soi une réussite. Lui-même pense désormais à sa retraite. Avec Futabayama comme yokozuna, les jungyo de l’ichimon Tatsunami sont toujours effectués à guichets fermés, alors que ceux de la Dewanoumi ont besoin du petit plus nécessaire pour faire venir les foules. A cette époque, Maedayama se révèle très prometteur, et la Kyokai souhaite le voir prendre la place de Minanogawa. Toutefois, Maedayama n’est pas encore prêt, et donc la Kyokai demande à Minanogawa de tenir le coup jusqu’à ce que Maedayama ou Akinoumi puissent arriver au grade suprême. D’un autre côté, Minanogawa n’est pas franchement prêt à se retirer, en l’absence de perspective proche de pouvoir disposer d’un toshiyori qui lui permettrait de rester au sein de la Kyokai. Il lui faut également payer sa maison à Mitaka, donc il ne peut encore se permettre d’acheter la part nécessaire. Son shisho, Sadogatake oyakata, souhaite voir Minanogawa hériter au bout du compte de sa heya, mais il n’a pas de toshiyori inemployé ni d’argent à donner à son protégé. Anticipant qu’il pourrait bien voir ses perspectives d’avenir après la fin de sa carrière se réduire, Minanogawa accepte l’offre d’un de ses supporters de pouvoir étudier le droit et les sciences économiques à l’université de Waseda. Le public, qui l’a toujours considéré comme étant assez spécial, ne trouve pas grand chose à redire. Au basho de janvier 1942, Minanogawa, désormais âgé de 38 ans, finit avec un score de 9-6. L’ozeki Akinoumi établit un 13-2, battant les deux yokozuna, Futabayama et Haguroyama. Haguroyama avait été promu au basho précédent, mais étant le cadet de heya de Futabayama, cela avait |
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facto reporté encore la retraite de Minanogawa. Mais
désormais, avec l’avènement d’Akinoumi qui est si proche
du grade de yokozuna, l’intai de Minanogawa est finalement
approuvé. Reste encore la question du toshiyori. Heureusement, à une réunion du conseil d’administration de la Kyokai, Sadogatake oyakata formule une proposition pour établir un toshiyori d’une génération pour les yokozuna qui se retirent et, par conséquent, le yokozuna Minanogawa devient Toshiyori Minanogawa. Bientôt, une vacance de poste de directeur intervient au sein de la Kyokai, et Dewanoumi oyakata invite Minanogawa à prendre la fonction, celui-ci ayant à Waseda une réputation d’érudit. Il est nommé rapidement, mais tout le monde réalise bien vite l’ampleur de l’erreur : Minanogawa n’est plus intéressé par les activités tournant autour du sumo et, en fait, il est simplement heureux d’aller cultiver ses salades. Assez vite, il se voit proposer un poste de professeur de sport dans un lycée itinérant. Minanogawa ne réfléchit pas longtemps, et démissionne de ses fonctions au sein de la Kyokai, abandonnant le toshiyori qui lui aurait procuré une sécurité à vie pour lui et sa famille. Tout cela se passe dans l’immédiat après-guerre, au moment où tout le monde se bat pour reconstruire sa vie, tout en rêvant encore d’un destin nouveau. Les élections générales au Parlement engendrent un grand intérêt, et Tomojiro, désormais civil, est emporté également dans l’enthousiasme général. Il est convaincu que sa carrière de yokozuna et son passé universitaire vont accroître ses chances d’être élu. Sa campagne est basée sur l’assertion Suite |
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