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Des critères de promotion fixes : Pour ou contre ? Débat animé par Lon Howard |
JL
: Quels que soient les critères, cela fait longtemps qu'il y a
un grand besoin de règles strictes. Le péché
mortel de l'actuel système de promotion aux deux rangs majeurs
réside dans le fait que celles-ci sont décidées en
dehors du dohyo. Le sort de ces très travailleurs rikishi est
remis entre les mains d'un comité composé de personnes
qui n'ont jamais mis un pied à l'intérieur de la tawara
de leur vie. On y trouve un scénariste, le chancelier d'un
groupe d'écoles privées, un ancien gouverneur de la
Banque du Japon, un compositeur de musiques de films de style enka, un
réalisateur, un acteur de kabuki et quelques gros bonnets de la
presse écrite. Qui sera le prochain à y venir ? Un clown
de cirque ? Quels sont les conditions pour intégrer ce club, en
dehors du fait d'être riche, célèbre et de
s'intéresser au sumo ? Et après eux, il y a un groupe de
shinpan qui détiennent un droit de veto, un rijicho qui change
d'avis sur les prérequis presque tous les basho, grommelant en
coulisses. Beaucoup d'entre nous préféreraient voir le
sort d'un rikishi scellé par ce qu'il accomplit sur le dohyo
plutôt que par cette bureaucratie incongrue. Un système
strict avec de véritables critères nous permettrait d'y
parvenir. Actuellement, la promotion d'un rikishi aux rangs de yokozuna et d'ozeki dépend de bien trop de facteurs. La liste s'étend bien au delà de « être dans la course pour le yusho » ou de la « qualité du sumo », précédemment cités. Il y a le chiffre actuel de yokozuna/ozeki, et comment ils ont combattu ou combattent actuellement, il y a l'âge et l'expérience et le très Suite |
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La promotion aux deux rangs les plus élevés du sumo s'est
toujours basée sur des critères dont on se servait comme
guide, au lieu de les appliquer de façon stricte. Dans le Nagoya
basho qui s'est achevé il y a peu, beaucoup pensaient que
l'ozeki Hakuho avait rempli les critères et que le sekiwake
Miyabiyama les avait dépassés. Quand aucun des deux ne
fut promu, l'éternel débat sur la question de savoir s'il
faut des critères tangibles et gravés dans le marbre pour
les promotions aux rangs d'ozeki et de yokozuna s'en est trouvé
ravivé. Dans le passé, j'ai toujours eu un avis
partagé entre les deux aspects de ce sujet, et j'imagine
toujours benoîtement qu'on peut concilier les deux. Toutefois,
nous avons la chance d'avoir deux contributeurs qui sont prêts
à passer leurs opinions au microscope. Jesse Lake est tombé amoureux du sumo il y a presque huit ans quand il a effectué son premier séjour au Japon dans le cadre d'un échange universitaire. Plus tard, au cours de ses trois années à travailler comme programmateur dans la préfecture de Kanagawa, il a pu fréquenter le Kokugikan. Il est un fan absolu d'Asashoryu, l'ayant vu s'élever dans la hiérarchie depuis sa promotion en makuuchi. Autrefois il contribuait activement au Sumo Forum, il est désormais surtout un observateur. Il vit à Pékin, et regarde le sumo par l'entremise du feed de la NHK. |
Richard Pardoe
a eu ses premiers contacts avec le virus du sumo il y a plus de quinze
ans, en effectuant des voyages d'affaires comme ingénieur d'une
start-up travaillant au profit d'une des raffineries japonaises. Le
sumo apparaissait quand l'équipe prenait sa pause
télé de 5h30, et même s'il ne comprenait pas la
langue, il portait une grande attention aux techniques employées
par les rikishi. Voulant en apprendre plus, il s'est inscrit à
la fois à Sumo World et à la Sumo Mailing List, ce qui a
encore accru son intérêt. Après avoir joué
à beaucoup des jeux de sumo en ligne, il a jugé
qu'ils le distrayaient du sport en lui-même et limité sa
participation à quelques-uns. Posteur épisodique mais
surtout observateur sur la SML, il visite également
occasionnellement Sumo Forum. Il nous dit « rester debout bien
trop tard » pour pouvoir regarder en direct le sumo sur TV Japan
depuis sa maison, près de San Francisco. LH : Jesse, vous nous dites qu'il est temps que le sumo adopte des règles claires pour la promotion aux rangs d'ozeki et de yokozuna, sans concepts ambigus tels que « être dans la course au yusho », « avoir un niveau d'ozeki », ou « la qualité du sumo ». J'ai deux questions pour ouvrir cette discussion : premièrement, quel serait l'utilité de tels critères, et deuxièmement, quels seraient-ils ? |
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