|
subjectif
« hinkaku », il y a le rang des adversaires battus ou
l'ayant battu dans le basho décisif, et on a même entendu
celui du besoin d'un yokozuna japonais. On entend aussi le report des
résultats sur un troisième basho après un
décevant tsuna-tori basho, mais ce critère-ci ne semble
s'appliquer aux gentils rikishi que tout le monde aime. Parfois le
« standard » est de deux yusho consécutifs, d'autres
fois c'est deux équivalents de yusho entourant un 12-3. Au bout
du compte, cela ce résume au fait du prince des gens du
comité. Et de ce fait, il n'existe aucun moyen d'empêcher
que le favoritisme, le racisme, ou tout simplement le fait que tel ou
tel membre soit de mauvais poil lors de la réunion
d'après basho de venir peser dans la balance. Voilà ce que l'actuel système a produit jusqu'ici. On a des yokozuna comme Futahaguro, qui n'a jamais remporté le moindre yusho – et Onokuni, qui n'en a remporté que deux ; de l'autre côté, on a deux rikishi qui n'ont pas été promus malgré le fait qu'ils aient remporté cinq yusho (l'un d'entre eux a fini par être promu plus tard). Sur les vingt derniers yokozuna, trois n'ont été promu qu'avec de pauvres 12-3 lors de leur premier basho de leur série pour le grade de yokozuna, et un qui a été promu après un basho à seulement 12-3. Nous avons des rikishi promus après deux basho totalisant 23 victoires seulement, tandis que de nombreux rikishi se sont vu refuser une promotion après avoir pourtant posté 26 ou 27 victoires. Quel foutoir ! Où est la cohérence ? Enfin, je voudrais dire une dernière chose. J'adore le suspense qui précède des combats importants. On perd beaucoup de leur intérêt lorsqu'on sait que ce qui se passe sur le dohyo est moins important que ce qui se passe dans la salle du conseil. Au lieu de voir notre rikishi favori |
accrocher,
lors d'un combat décisif du senshuraku, une promotion en
délivrant un puissant uwatenage, avec la foule qui gronde et
l'air saturé de zabuton, on est contraint d'attendre
jusqu'à ce que la mère Uchidate et son équipe
finissent par se décider. Pas très rigolo tout
ça... RP : Lors des Jeux Olympiques d'hiver de Nagano, on a pu voir un parfait exemple de la façon totalement spéciale dont le sumo fusionne avec l'identité du Pays du Soleil Levant. Le sumo étant un si parfait symbole du Japon, il nous faut admettre que ses rikishi les plus haut gradés sont bien plus que les meilleurs athlètes sur le dohyo, qu'ils sont des ambassadeurs du Japon et de sa culture. En tant qu'ambassadeurs, les ozeki et yokozuna, peuvent et doivent répondre aux critères les plus élevés – des critères qui sont bien plus qu'un simple décompte mathématique de victoires. Ces deux rangs majeurs ont une autre particularité, en ce qu'ils ne se perdent pas facilement. Pour le commun des rikishi, les critères de promotion sont clairement définis : si l'on gagne plus de combats que l'on en perd, on monte – et si l'on perd plus que l'on gagne, on descend. Mais pour les ozeki, il faut aligner deux make-kochi de rang pour provoquer une rétrogradation, et même dans ce cas ces lutteurs peuvent regagner leur rang avec dix victoires au basho suivant – une règle stricte s'il en est. Les yokozuna ne sont jamais rétrogradés. Ces privilèges particuliers sont une raison supplémentaire pour laquelle ces rangs si convoités ne peuvent être décrochés sur des critères de promotion stricts et totalement inflexibles. La recherche du consensus est un trait marquant de la société et des entreprises japonaises, il est donc parfaitement naturel d'aller s'enquérir |
des
opinions provenant d'une multitude d'origines diverses pour
évaluer si un rikishi a ou non les qualités requises pour
être l'ambassadeur de l'un de ses joyaux les plus visibles. En
fait, j'applaudis à deux mains la NSK d'aller au-delà de
ce que l'on ressent généralement comme un monde
refermé sur lui-même pour rechercher les opinions d'autres
personnes quand il s'agit de la promotion de rikishi. Bien entendu, comme tout système, celui-ci a ses imperfections. Les hommes peuvent faire des erreurs, et ils en font régulièrement, Futahaguro pouvant être considéré comme l'une d'entre elles. Mais les hommes apprennent et tirent des enseignements, et la promotion au rang de yokozuna est devenue bien plus difficile après Futahaguro, comme Onokuni l'a appris à ses dépens. Ce dernier s'est vu refuser une promotion après un zensho yusho suivi d'un jun-yusho à 12-3. De manière assez ironique, des critères de promotion rigides auraient sans doute accéléré sa promotion au rang de yokozuna, alors à quoi bon ? Des critères rigides de promotion ne peuvent pas, et ne doivent pas être permanents. Dans la pire des configurations, de nombreuses promotions automatiques engorgeraient le haut du banzuke, le rendant un peu similaire à pas mal de ceux des jeux de sumo en ligne. Conséquence, les critères devraient être resserrés ou, dans le cas d'une absence totale ou d'un manque criant d'ozeki et de yokozuna, ceux-ci devraient être assouplis – tout ça pour tenter de conserver un minimum d'équilibre sur le banzuke. Il ne fait aucun doute que ces situations viendraient à se produire. Par conséquent, en quoi est-ce différent de ce que nous avons actuellement ? En rien. Au final, des critères rigides s'avèreraient tout sauf Suite |
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||