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fermes. Tu vas me demander « Où trouver de la cohérence ? ». Certainement pas en tous cas dans l'application de critères rigides. Est-ce que tous les 14-1 sont semblables ? Est-ce que le yusho à 14-1 du M12 Kotonishiki lors du Kyushu 1998 est identique au jun-yusho à 14-1 du sekiwake Miyabiyama lors du Natsu 2006 ? Loin de là ! Chacun de ces deux lutteurs a du affronter des adversaires d'un calibre bien différent. Même pour les sanyaku, la présence ou l'absence d'autres rikishi a une influence sur les résultats. Certains sekiwake enregistrent des 14-1 lorsque les ozeki et yokozuna sont absents ou blessés, tandis que d'autres sekiwake ont les mêmes résultats quand tous ceux-ci sont en bonne santé. Des critères rigides voient le monde en noir et blanc, alors que la réalité nous montre un large éventail de nuances que l'on ne peut simplement ignorer. Le système actuel n'a pas réfréné le moins du monde mon enthousiasme au senshuraku de Nagoya. Pour être honnête, je n'avais même pas envisagé Miyabiyama comme un candidat à la promotion car je me souviens encore de ses précédentes performances comme ozeki. Mais je savais que la fierté et la promotion étaient dans la balance pour Hakuho lorsqu'il est monté sur le dohyo pour affronter Asashoryu. Je crois que tout le monde s'est enflammé quand il a paru s'adjuger sa promotion grâce à sa victoire. Quand la promotion n'est finalement pas intervenue, ai-je pensé qu'il avait été volé ? Pas le moins du monde ! Il n'a effectué que deux basho comme ozeki, et ses capacités lui permettront sans aucun doute d'être promu. Cette déception devrait lui permettre d'éviter de concéder des défaites prématurées lors de l'Aki. Cette leçon, l'excitation et les attentes qu'elles engendrent pour le prochain basho sont une |
chose que des critères stricts ne pourront jamais provoquer. JL :Een dépit des intention initiales qui sous-tendent la formation du Conseil de Délibération des Yokozuna (YDC), de maintenir les rangs d'ozeki et de yokozuna à un niveau élevé pour que ces rikishi soient de dignes ambassadeurs du Japon, l'histoire nous montre que le système actuel a en fait abaissé le niveau en permettant la promotion de yokozuna d'un piètre niveau. Imaginons un peu un monde sans le Conseil, avec des règles strictes qui requèreraient deux basho consécutifs avec au moins treize victoires comme base de départ. Simplement sur les trente dernières années, nous n'aurions pas eu à subir trois yokozuna d'une faiblesse pitoyable – Wakanohana, Onokuni et, bien sûr, Futahaguro. Voici quelques-uns de leurs exploits comme yokozuna : chacun n'a enregistré qu'un unique basho à plus de treize victoires; Wakanohana n'a eu que quatre kashi-kochi en onze basho; Onokuni que six basho à plus de dix victoires en 23 basho; et Futahaguro que quatre basho à plus de dix victoires en neuf tournois, avec en sus un couronnement de carrière obtenu sur un oshitaoshi victorieux sur l'épouse de son oyakata. Avec des critères stricts, le sumo n'aurait pas à subir de telles plaies. Au cours de la même période, tous les ozeki qui ont rempli ce critère ont de toute manière été finalement promus, de même que tous les ozeki avec deux yusho consécutifs. Alors où est l'élévation du niveau ? Tout ce que cela a permis d'accomplir a été la promotion de candidats qui ne le méritaient pas. Les règles strictes peuvent apparaître bien froides, mais elles marchent. Depuis Onokuni, la situation des yokozuna s'est grandement améliorée |
avec
l'adoption en interne au sein du Comité de règles
strictes; mais récemment, on a pu assister à pas mal de
discussions entre eux et avec le rijicho Kitanoumi qui sont le signe
d'une volonté de faire des exceptions. Cela n'aboutira
qu'à reproduire la situation qui prévalait dans les
années 1980 et avant, avec des yokozuna dont les
carrières s'effondrent juste après leurs promotions. Qui
tient encore à subir cela ? Je conviens que des règles strictes accoucheraient de périodes avec un trop-plein ou un vide dans les rangs d'ozeki et de yokozuna, mais je ne suis pas d'accord sur le fait que cela ferait modifier les critères. S'il existe cinq rikishi suffisamment qualifiés pour remporter deux yusho consécutifs, cela ne fait que signifier qu'à chaque basho, nous aurions dix tête à tête de yokozuna. C'est pas passionnant tout ça ? Et une absence de yokozuna ne ferait qu'accroître l'intérêt lorsqu'un ozeki serait dans la course pour l'accession à ce rang. Et une course entre six ozeki ne durerait pas bien longtemps car, entre autres, ce serait un sacré défi mathématique que les six arrivent à tenir leur rang sur une longue période, en particulier s'il y a deux yokozuna. Et pour être réaliste, les périodes avec trop ou trop peu d'ozeki et/ou yokozuna seraient bien peu nombreuses et très espacées, donc nous nous arrêterons là sur ces hypothèses. En sus du Comité, avec les shinpan et le rijicho qui changent d'avis comme de yukata à chaque basho sur ce qu'il faut pour devenir yokozuna ou ozeki, ces rangs finissent par perdre de leur signification. A la lumière du rythme déraisonnable de ces constants changements vers le haut ou le bas sur ce qu'il faut pour être promu, même ceux qui sont effectivement promus doivent finir Suite |
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