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Matta-Henka: un point de vue alternatif |
établissant la Règle des Deux Mains au Sol. Au cours de l’ère moderne, les rikishi ont scrupuleusement suivi la Règle des Deux Mains au Sol jusqu’aux années 1950 environ. Puis aux environs de cette époque, ils commencent à essayer d’anticiper l’assaut de leurs adversaires en ne touchant le sol qu’avec une seule main. La Kyokai s’en plaint, mais ne prend aucune mesure, et les rikishi finissent par prendre de plus en plus de libertés avec la règle au cours des années, jusqu’à ce que – environ dans les années 80 – pratiquement plus personne ne s’embarrasse à toucher le sol ne fut-ce qu’avec une seule main. La « synchronisation » intervient en position à moitié debout, et la plupart des rikishi sont complètement relevés dès le premier contact. On dit que les plaintes au sujet des matta augmentent à cette époque, et la NSK finit par prendre des mesures. Au cours du basho de Nagoya 1984, la Kyokai annonce qu’elle va appliquer la Règle des Deux Mains au Sol, connue officiellement sous le nom d’article 5 des Règles de Compétition. Si je ne m’abuse, l’article 5 stipule que le tachiai doit être effectué avec les hanches en position basse et les deux mains touchant le sol, et que le gyoji ne peut plus autoriser de matta après que les mains aient été en contact avec le sol. Les observateurs de cette époque ont fait remarquer que les rikishi avaient tout simplement arrêté de toucher le sol avec les mains, pour pouvoir faire un matta au moment où ils le désiraient, et qu’avec le temps, Suite |
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A un moment ou à un autre de leur apprentissage des
subtilités du sumo, presque tous les fans étrangers se
trouvent dans une certaine confusion en ce qui concerne le tachiai, ne
saisissant pas le concept assez abscons du départ par «
consentement mutuel », de la synchronisation des respirations,
etc. Je me pose toujours des questions à ce sujet, mais le
diplôme supérieur sur cette question viendra un autre
jour. En ce qui concerne notre sujet du jour, il faut simplement savoir
que le boulot du rikishi au tachiai consiste à devancer le saut
de son adversaire afin de contrôler l’action. Un rikishi emploie beaucoup de trucs pour parvenir à cette fin mais tous ont le même but, qui est de mettre leur corps en action juste avant celui de leur adversaire. Si le rikishi est trop tôt en action, son adversaire refuse le combat et un matta est décidé ; par conséquent, le timing doit être suffisamment proche de celui de la charge de son adversaire pour que celui-ci se sente « obligé » de poursuivre l’action après le contact – et que le gyoji se sente lui aussi obligé de la laisser se poursuivre. La plupart des stratégies au tachiai se basent sur le fait que les rikishi doivent toucher le sol avec leurs deux mains juste avant leur charge, soit la Règle des Deux Mains au Sol. Un scénario donne à peu près |
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ceci: le rikishi A étudie précisément le temps que met
son adversaire à placer ses mains au sol avant d’engager le
contact – on pourrait quasiment l’entendre compter mentalement. Le
rikishi A synchronise alors sa propre charge pour l’entamer juste au
moment où la seconde main de B touche le sol. Mais B a compris
la manœuvre et retarde sa charge pour contrarier le timing de A. A part
alors trop en avance ou, s’il a vu que B ne bouge pas, il retarde
lui-même sa charge – et donc on recommence. Dans les deux cas il
y a matta, et ceci peut se répéter à plusieurs
reprises car chacun des rikishi essaie de déconcentrer l’autre.
D’autres stratégies de tachiai existent, mais l’idée
générale est celle-ci. Ce qui nous amène à la sœur jumelle du matta, la henka. J’ai commencé à m’intéresser véritablement au sumo au début des années 1970, et je n’ai aucun souvenir de henka à cette époque. Quelques observateurs de la première heure prétendent qu’elles ont toujours existé mais que les fans étrangers ignorants d’aujourd’hui s’en formalisent bien plus que les anciens ou les fans japonais. J’ai pour ma part un point de vue quelque peu différent, qui s’est forgé au fil de mes propres souvenirs d’antan, et également sous l’effet d’une décision de la Kyokai en 1984 |
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