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Un
négociant en gros les vendait à de riches clients tels
que les fabriques de kimono ou les compagnies de thé. Il
existait une stricte hiérarchie entre les magasins ; même
si un artisan pouvait réaliser des boîtes splendides il ne
pouvait vendre directement aux acheteurs de base, mais devait passer
par le grossiste car les ventes directes étaient interdites
à Kyoto. Après la Seconde Guerre Mondiale, la vie
était difficile et les artisans furent nombreux à
revendre ou louer leurs échoppes. Cela explique pourquoi le
nombre d’artisans chuta terriblement après la guerre. M. Watanabe quitte l’école à douze ans, juste après la guerre, sans avoir obtenu de diplôme car son père pense alors qu’un fils d’artisan n’a pas besoin d’études et que le collège n’est pas obligatoire à cette époque. Il devient livreur de journaux et de lait tout en livrant également les tissages de bambou que réalise son père. C’est la vie ordinaire des enfants de sa génération qui accompagnent souvent leurs parents dans leurs achats et reventes au marché noir. Les parents de M. Watanabe lui demanderont ensuite de reprendre le magasin : il n’a pas vraiment le choix, les jeunes de cette époque sont censés faire ce que leurs parents leur demandent. Il dit toutefois qu’il n’a jamais pensé à ce qu’il aurait pu faire d’autre dans sa vie parce qu’il n’avait pas l’instruction qui lui aurait donné ce choix. En 1963, il épouse une femme prénommée Fukoko, dont il a plus tard un fils. A l’instant où il voit le visage de celui-ci, il se jure de lui rendre la vie meilleure, mais il sait alors que si le magasin continue à fonctionner comme précédemment, lui et sa famille |
n’auront
jamais de sécurité financière, la division des
tâches restreignant le développement des artisanats. Cela
lui donne l’idée d’apprendre chaque étape du processus de
fabrication, et donc, allant contre les souhaits de son père, il
étudie tous les soirs après le travail en compagnie de
son épouse. |
s’en
va pour travailler pour une société ordinaire. M.
Watanabe pense alors libérer l’espace dans sa maison pour le
louer et pouvoir prendre sa retraite. Cependant, avant qu’il n’ait pu
le faire, il est victime d’une crise cardiaque, et son fils
décide alors de la rejoindre dans |
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Mme Watanabe en action |
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En
1970, il cesse la division traditionnelle du travail, avec la
volonté de réaliser les boîtes lui-même
entièrement, du bambou jusqu’à l’acheteur. Un
employé d’une fabrique traditionnelle de kimono est surpris par
la qualité du travail, et M. Watanabe lui fait une offre
promotionnelle de trois boîtes pour le prix de deux s’il accepte
de lui acheter directement les boîtes. Le grossiste porte
plainte, arguant que Watanabe doit s’en tenir à son propre
élément du processus, et celui-ci est alors forcé
de s’arrêter. Toutefois, le bouche à oreille aidant, les
fabricants de kimono du quartier tisserand de Nishijin à Kyoto
finissent par avoir connaissance de son talent et commencent à
lui commander des boîtes. Le système des grossistes est
démantelé et Watanabe devient le premier artisan
maîtrisant tous les aspects de la fabrication. Jusqu’en 1989, le commerce de M. Watanabe est florissant, mais son fils n’a pas envie de reprendre l’affaire et |
l’affaire – conséquence, l’atelier est installé dans la maison familiale. Bien que l’industrie des boîtes ait été autrefois florissante à Kyoto, seul deux enfants ont repris les ateliers de leurs parents – M. Watanabe et un autre. L’autre artisan n’avait pas d’enfant et a du déménager dans une petite maison sans possibilité de stocker le bambou, ce qui le força à fermer, laissant M. Watanabe devenir le seul fabricant de tsuzura au Japon. Les tsuzura et akeni sont réalisés depuis la période Edo et, si vous arrivez à trouver la bonne exposition rétrospective, parfois vous pouvez voir de vieux akeni et kesho mawashi dans le musée du sumo au Kokugikan de Tokyo./ si vous voyez qu’il y a des akeni dans une exposition particulière, arrangez vous pour y aller avant le basho car le musée n’est pas ouvert au public Suite |
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