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demandant
de faire de même. Je ne me suis volontairement pas
retourné, bien que je savais que cela allait se produire, mais
l’Irlande ne subira pas de pressions de la part de ses pairs, et si
nous essaierons bien entendu de nous élever sur la scène
internationale, nous ne serons pas des vendus au profit de gens qui
n’ont pas levé le petit doigt pour nous venir ne aide. J’étais heureux de ne pas avoir pris de position, et content de rencontrer Hidetoshi (Tanaka) à l’extérieur de la rencontre – je l’ai rencontré à nouveau en dehors du stade, et il a chaleureusement remercié l’Irlande. Il y a des endroits et des façons de faire. Peut-être les Japonais auraient-ils pu mieux faire, mais peut-être aussi les Européens devraient y réfléchir, voyez-vous, un sport culturel n’est pas fait que de profit commercial, le but est aussi d’étendre l’ethos culturel d’un sport ancré dans la tradition. Je suis particulièrement heureux que le Japon ait une forte mainmise sur le sumo. MB : Pensez-vous que le sumo ferait un bon sport olympique ? CC : Absolument, sans le moindre doute. MB : Selon les statuts de la FIS un certain nombre de postes sont réservés à des Japonais… CC : Je dois dire que je ne l’avais pas remarqué. MB : Votre sentiment là dessus ? CC : Je crois qu’un relâchement de ce contrôle serait une bonne chose mais , et c’est là la limite, à condition que ceux qui font partie du comité de direction respectent l’ethos des Japonais. Si les pays de l’UES ne respectent pas les Japonais, je crois qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. On ne vient pas au comité pour ensuite se vendre au plus |
offrant. MB : Les femmes ne sont pas admises sur les dohyo professionnels. Si cela n’était pas le cas, vous seriez en train de combattre dans le Kokugikan et ses 11000 places. Votre sentiment ? CC : J’ignorais cela. Alors les femmes ne sont pas admises sur un dohyo ? MB : C’est exact. CC : Eh bien répondre à cette question va me mettre en contradiction avec ce que je viens de dire sur le respect des traditions japonaises, donc vous me mettez en porte-à-faux ici, mais la réponse est que si la culture japonaise doit être respectée, cette emprise doit aussi pouvoir se relâcher un peu. On doit avoir un peu de donnant-donnant. C’est le cas pour tous les sports. Je ne peut pas cautionner cette situation. Je veux dire, on est au XXIème siècle, les femmes jouent au football gaélique, ou à d’autres sports typiquement masculins. Je ne vois pas bien pourquoi des femmes ne pourraient pas combattre sur un dohyo professionnel. Je n’arrive pas à le concevoir. J’ai donné des cours universitaires sur le sport depuis bien des années, et je n’arrive pas à m’imaginer en train de donner un cours sachant que sur mes étudiants, la moitié ne pourraient jamais pratiquer tandis que l’autre le pourrait. MB : Vous allez en Suisse l’an prochain ? CC : Certainement. Là la bataille est finie, j’ai combattu, et survécu. Je n’ai pas fait aussi bien que je l’aurais souhaité, mais je dois rentrer, profiter de cette expérience et mieux me préparer. MB : Vous voyez vous revenir au |
Japon ? CC : Sans le moindre doute. Le truc le plus bizarre, c’est que ça faisait dix ou quinze ans que je voulais venir au Japon, mais c’est si cher que je n’ai jamais pu venir sur un coup de tête, c’est donc le sumo qui m’a mené ici. J’ai vraiment eu de la chance de pouvoir venir ici, parce qu’en plus c’est la Mecque du sumo – d’une pierre deux coups, en somme. J’aimerais bien revenir en vacances, mais peut-être aussi pour pratiquer un peu – ce serait idiot de ne pas en profiter. MB : Voyez vous un avenir pour le sumo en Irlande ? CC : Oh oui. J’ai mis pour la première fois un mawashi en Autriche, et on se moquait de moi dans les media irlandais, mais ces choses prennent du temps. Maintenant ils ne rigolent plus et les gens vont prendre le sumo au sérieux quand nous ferons notre retour. J’aime à penser que, en Suisse l’an prochain, vous aurez la surprise de voir une équipe complète d’Irlande – hommes, femmes, toutes subdivisions de poids – mais je dois préciser qu’après l’Autriche c’était déjà mon intention ! En gros, on peut le résumer ainsi : je fais ma part de boulot, mais je ne peut forcer personne. MB : Si vous étiez assez jeune (CC a 35 ans) et de la bonne nationalité (au vu des interdits actuels pour les étrangers souhaitant intégrer l’ozumo), tenteriez vous l’aventure professionnelle ? CC : Sans le moindre doute – aujourd’hui encore plus qu’hier. Je crois que j’aurai toujours un désavantage en terme de gabarit, mais voudrais-je le faire ? J’adorerais. On devient en fait accro par accident. Qui ne voudrait pas le faire ? Mais en même temps, c’est un tel honneur de combattre pour l’Irlande… Home |
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