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à la lumière de ses deux genoux blessés. Les deux dernières journées mettent la touche finale à la déception et à la frustration montante de Kokonoe oyakata. A la quatorzième journée, Asashoryu, son 18ème yusho déjà en poche, choisit curieusement de rejoindre Chiyotaikai dans une rude démonstration de tourniquets, de baffes et de tirages, lui envoyant même à un moment un harite intercontinental qui rate largement sa cible. Hors de son élément, Asashoryu se penche largement vers l’avant tout en poussant Chiyo dehors et se voit tiré tête la première tandis que l’ozeki enserre ses doigts dans le mage du yokozuna. Après un mono-ii, les shimpan inversent la décision du gyoji en faveur du Chiyotaikai, concluant apparemment qu’Asashoryu serait tombé de toute manière sans que le mage n’ait été tiré, ou que ce dernier n’était en fait pas bien attaché… qui sait ? En dépit de toutes les louanges que Chiyotaikai aurait pu recevoir pour avoir fait sortir le yokozuna de ses techniques de prédilection, pour la plupart des observateurs ce combat est à oublier au plus vite. A l’inverse, le combat Asashoryu-Hakuho au senshuraku est un petit bijou qui aurait pu être inoubliable, s’il y avait eu quelque chose en jeu. Dans le cas présent toutefois, le seul enjeu est que le yokozuna n’a pas encore battu Hakuho cette année. De retour en forme, en dépit de ses performances poussives jusque là dans le basho, Hakuho fait preuve d’énergie face au yokozuna et donne tout ce qu’il a. après une lutte violente, Asashoryu conduit l’ozeki à la tawara mais est pivoté sur le côté au moment où tous deux s’effondrent en dehors. On aurait pu polémiquer quelle que soit la direction vers laquelle se serait tourné le gunbai, mais il fallait qu’il se tourne vers quelqu’un, et c’est vers Asashoryu qu’il est pointé. Je ne suis pas le seul à ce moment à | me
dire « torinaoshi ! », mais bien entendu, un nouveau combat
requiert un mono-ii pour être décidé et,
mystérieusement, les cinq shimpan Miyabiyama
restent figés sur place comme s’ils avaient entendu l’oyakata murmurer « Qu’on parte, vite ! ». Après le basho, on apprendra que Hakuho s’est contusionné le ligament du genou droit lors du shonichi, et bien que l’IRM ait montré que celui-ci n’est pas endommagé, il ne devrait pas faire de keiko sérieux d’ici le Kyushu ; de toute façon, c’est retour à la case départ en ce qui concerne la tsunatori. Pour Miyabiyama, il est difficile de savoir où il en est de sa chasse au rang d’ozeki, étant donné qu’on entend des rumeurs selon lesquelles douze victoires pourraient être suffisantes pour une promotion. Cela me semble Ozeki Kaio |
peu
probable à mon avis – si 34 victoires en trois basho n’ont pas
été suffisantes la dernière fois, pourquoi 31 le
seraient-elles cette fois, en particulier si Kaio survit au kadoban ? Pour Kaio, les rumeurs d’intai refleurissent encore, puisqu’il n’a rien montré de bon lors de ses six combats avant que son dos fragile ne le contraigne une nouvelle fois au kyujo. Son tachiai endormi et mou confère à ses adversaires un contrôle précoce de leurs affrontements, et il ne parvient pas à se déplacer correctement après cela. Avec un peu de repos, je ne parierais pas contre lui pour son basho de Kyushu à domicile, mais il a vraiment l’air mal cette fois. Kotooshu donne des signes de ce que son genou blessé pourrait bien être en rémission, mais il perd également des combats bêtement contre de faibles adversaires, espérons donc que sa blessure ne soit déjà en partie chronique. Chiyotaikai nous montre son habituel départ en trombe suivi d’une extinction progressive, alors que Tochiazuma fait l’inverse, recueillant des bravos mérités rien que pour avoir fini le basho après un départ chancelant à 0-3. On a pu enregistrer deux blessures majeures en dehors de cela. L’ancien solide sekiwake, le M14 Wakanosato, est kyujo juste avant le shonichi, et l’espoir ozeki Baruto (M1) s’effondre, avec un genou potentiellement sévèrement touché lors de la dixième journée face à Miyabiyama, pour finir avec un 4-7-4. Après avoir été kyujo au cours du Nagoya suite à un genou à nouveau blessé, Wakanosato reprend les keiko la semaine précédant l’Aki basho, mais il va si mal que son oyakata le retire du jeu et donc, comme en 2000, il retournera en juryo. A désormais trente ans, ses chances de revoir un jour les sanyaku sont bien minces. Suite |
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