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constitue l’une des raisons principales
de blessures. Baruto est un exemple parfait du manque
d’entraînement, et il ne sait toujours pas comment tomber
correctement pour éviter les blessures. En ce qui le concerne,
il est juste monté trop vite dans la hiérarchie pour
apprendre, et il ne bénéficiait pas plus d’une
expérience de quatre ou cinq années de sumo universitaire. BS : je pense qu’un entraînement d’endurance extrême n’a que peu de rapport avec des blessures telles que celles qui sont arrivées à Baruto. Ce dernier en divisions inférieures a sans aucun doute dû s’entraîner et continuer jusqu’à ce qu’il ne puisse littéralement se relever, et être frappé jusqu’à ce qu’il se remette sur ses jambes. Ce n’est pas ça qui apprend à bien tomber. MD : Penses-tu vraiment que Baruto a jamais eu un seul moment où il « ne pouvait se relever » ? Il était capable de battre n’importe lequel de ses camarades de heya du jour où il y a mis les pieds. Bien plus, il était grandement apprécié par l’un de ses oyakata, qui est parti pour former l’Onoe beya, emmenant Baruto dans ses bagages. Baruto est un bien mauvais exemple de rikishi « dans les traditions », car il est tout simplement trop fort pour être repoussé. La seule chose qu’il n’a pas eu le temps d’apprendre complètement et de répéter est la manière d’éviter les blessures, ce qui constitue une part essentielle du keiko, une part fondamentale. Preuve en est la situation actuelle, qui le voit se blesser régulièrement et de manière peu orthodoxe… BS : Tu es certain que l’on n’a jamais enseigné en keiko à Baruto la façon d’éviter les blessures ? Je ne peux pas le croire. Mais en termes plus généraux, pousser les gens au-delà de leurs limites physiques et les battre ensuite n’est pas le meilleur argument de vente face à un jeune de quinze ans. |
MD
: les jeunes de quinze ans ne sont pas la majorité. En
général, l’âge moyen tourne autour de 18 ans et,
récemment, plusieurs jeunes ayant la vingtaine font leur
apparition. Et ils ne sont pas franchement surpris par ce qu’ils
trouvent dans les heya, étant donné que toutes les
recrues visitent les heya pour voir comment ça se passe, et
même s’ils ne le font pas, tout cela est bien connu. BS : j’ai été entraîneur sportif au lycée. On poussait pas mal nos jeunes, mais en aucun cas aussi dur que dans une heya, il n’y a pas photo. Peut-être certaines histoires sont-elles exagérées, mais la perception demeure, ce qui entraîne que les seuls jeunes de quinze ans qui semblent intéressés par ce sport ont soit de la famille dans le sumo, soit haïssent juste l’école, ou soit y sont forcés par leurs parents. MD : Tu as raison, mais encore une fois, ce n’est pas la majorité. BS : Peut-être la vie en heya a-t-elle marché durant des siècles, mais aujourd’hui ça ne fonctionne plus. Ce serait une chose de dire ‘regardez, le recrutement est à son plus haut, nous avons un yokozuna japonais et quelques-uns qui visent le grade d’ozeki, etc.’. On pourrait penser alors que ce régime de vie est extrême, mais comme ça marche, pourquoi le changer ? Mais à l’instant présent, ça ne fonctionne pas. N’y a-t-il pas eu un tournoi récent au cours duquel on n’a présenté qu’une ou deux recrues ? Les deux dernières plus grosses recrues lycéennes ont été deux Japonais, et pourtant on pourrait quasiment les considérer comme des gaijin. Daishoyu est à moitié Américain, et Ri est d’ascendance coréenne. On doit aussi toujours s’attendre à ce que des lutteurs universitaires sortent du lot. Donc quand des Sakaizawa ou des Ichihara arrivent, c’est quelque chose de normal que de les voir |
rejoindre l’ozumo.
C’est pareil dans les sports américains on l’on peut toujours
compter sur les meilleurs universitaires pour rejoindre les sports pro. MD : Il y a toujours eu des tournois où l’on ne voit qu’une poignée de recrues. Le tournoi ‘fort’ est celui de mars. Celui-ci est énorme. Mais je ne vois toujours pas où tu veux en venir. Pourquoi donc les recrues lycéennes seraient-elles plus importantes que les universitaires ? Pourquoi est-il si ‘naturel’ que les meilleurs sumotori amateurs du Japon rejoignent les heya quand la vie y est si insupportable ? Pourquoi de jeunes lycéens dorlotés et à moitié japonais veulent-ils rejoindre le sumo quand ils savent qu’ils vont y être constamment humiliés ? LA réponse est simple : quand on envisage sérieusement une carrière, la vie dans une heya n’est pas rédhibitoire. Celui qui cherche de l’argent facile pour profiter d’un don naturel passe son chemin. BS : Je n’ai jamais dit qu’ils sont dorlotés. Ce sont des gamins qui ONT ETE dans le sumo lycéen, et en ont fait leur vie depuis le plus jeune âge. Voilà ce dont je parle. Ils sont de moins en moins à rejoindre le sumo en primaire, en secondaire, et donc de moins en moins d’ados doués rejoignent le sumo professionnel. MD : Je suis quasiment certain que tu n’as aucun chiffre pour appuyer ta théorie du ‘de moins en moins de jeunes rejoignent le sumo très jeunes’. Je doute très fortement que cela soit vrai. Et en ce qui concerne le sumo lycéen, tu sembles n’avoir aucune idée de combien ces clubs sont exigeants. Pas beaucoup plus faciles qu’une heya, les clubs sérieux sont presque aussi spartiates. BS : Mais dans le sumo, on semble n’avoir que rarement des jeunes Suite |
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