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MD : L’âge
est un facteur ? La « sensation », comme tu dis, est le
facteur. Et comme je viens de le dire, on en a eu pas mal ces temps ci.
L’âge est à peu près aussi significatif que la
taille des cheveux. C’est à peu près aussi vide de sens
que de dire qu’il n’y a pas eu de Japonais chevelu depuis un bon
moment, et que donc il faut changer la vie des heya… BS : Mais aucun Japonais n’a une vrai chance de devenir ozeki cette année, encore moins yokozuna. MD : En fait, personne n’a une chance cette année, Japonais ou non, étant donné la domination d’Asashoryu. BS : le fait qu’il n’y ait pas de Japonais proche des grades d’ozeki et yokozuna est bien triste. Tochiazuma et Miyabiyama en ont été les plus proches, mais cela aurait-il été le cas s’il n’y avait pas eu une blessure d’Asashoryu ? MD : encore une fois, ce triste état de fait n’a rien à voir avec la vie au sein des heya. Tu ne t’attends pas à ce qu’un petit nouveau arrive et devienne yokozuna en un an, hein ? Tous ceux que tu as mentionnés sont arrivés là où ils sont grâce au régime de vie des heya et à l’entraînement. Ils ont juste été affaiblis par des blessures contractées SUR LE DOHYO et deviennent « vieux » au regard des standards du sumo. Asashoryu est si fort précisément PARCE qu’il prend l’entraînement très au sérieux. L’ayant vu s’entraîner quand il était en makushita, je peux témoigner qu’il donnait tout ce qu’il avait et qu’il ne laissait pas les hauts classés l’intimider. BS : en ce qui concerne l’avenir, de moins en moins d’enfants japonais poursuivent une carrière dans le sumo, même au niveau primaire et secondaire, préférant choisir le base-ball ou le foot à la place. |
MD : rien
de bien nouveau. C’était la même chose durant le boom
Taka-Waka. Le foot et le base-ball paient mieux, c’est tout. BS : et l’un des plus grands yokozuna de tous les temps, Takanohana, ne parvient même pas à dénicher une recrue digne de ce nom. MD : c’est parce qu’il est un mauvais oyakata, rien de plus. Regardes comment d’autres heya (Onoe, Sakaigawa, Oitekaze) font et voies la différence. BS : je pense qu’il faudrait changer la perception de la vie dans les heya. D’aucuns diront, le sumo n’est pas qu’un sport, c’est une tradition à laquelle on ne doit pas toucher. Je dis moi qu’on peut toucher à des choses sans pour autant altérer la tradition sur le dohyo et dans le sport en général. Un exemple, est-ce que le Démon, il y a trente ou cinquante ans, aurait pu prendre place dans la cabine des commentateurs ? MD : en fait, la réception de célébrités dans les cabines de commentateurs est une chose courante et cela se fait depuis des années. Le Démon est juste un peu plus « spécial » que les autres. Mais je n’arrive pas bien à voir le rapport avec la vie dans les heya… BS : si la NSK accepte les coupures publicitaires durant les tournois, je ne vois pas où serait le problème de changer la vie dans les heya. Le résultat final est le même. Accroître la popularité du sumo et attirer plus de jeunes, i.e. de nouvelles recrues. MD : Je doute que si les heya commencent à distribuer de la barbe à papa durant les keiko cela puisse amener de nouvelles recrues. Tout le monde sait ce qu’entrer dans le sumo veut dire. Toute cette question du « nombre de recrues » est un problème fluctuant. C’est plutôt en rapport avec la popularité générale du sumo. |
Quand le sumo est en vogue, il y a plus de jeunes qui le trouvent « sexy ». Quand il y a quelqu’un qui
domine et que rien de passionnant n’arrive, l’intérêt s’étiole. BS : Mais si j’en avais le pouvoir, qu’est-ce que je changerais ? Tout d’abord, l’attitude envers les blessures et la récupération. Combien de jeunes se détournent du sumo quand ils lisent qu’un lutteur de plus s’est retiré avant ses trente ans en raison de blessures chroniques, dont il na jamais pour beaucoup d’entre elles disposé du temps nécessaire pour en récupérer ? MD : l’âge moyen de la retraite d’un rikishi tourne autour de 28 ans. C’est l’usure normale due à ce sport. BS : Le gaman est une bonne chose, mais au prix de sa carrière et de sa vie ? Dans la ligue de base-ball ou de foot, quand ils y arrivent, ils savent que s’ils subissent une distorsion du ligament, ils ne seront pas contraints par leur entraîneur de revenir au bout de deux mois. MD : Tu peux ajouter qu’ils ne sont pas forcés de se balader à moitié à poil, mais ça fait partie du sport. C’est le choix des rikishi. BS : Si on veut punir quelqu’un qui manque un tournoi, c’est excessif, mais ça peut encore aller. Mais qu’on laisse le gars récupérer complètement. Qu’il puisse décider lui-même s’il veut reprendre le combat depuis les divisions inférieures. Je suis à 100% pour l’entraînement endurant… mais pas au point atteint dans les heya. MD : c’est spécifiquement cet entraînement à l’endurance qui au bout du compte leur apprend la façon de ne pas se blesser. On sait que quand les gars atteignent les rangs des sekitori, ils ont tendance à relâcher un peu le keiko, ce qui Suite |
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