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sur
une civière. C’est la dernière fois que l’on reverra
Tachihikari sur un dohyo, car il ne sera jamais à même de
récupérer de ses blessures aux jambes et au dos. Le lendemain Dewagatake affronte le yokozuna Nishinoumi, qui est parfaitement conscient de ce qui s’est passé la veille. Si le yokozuna a peur, il ne le montre pas quand le combat s’emballe alors que Dewagatake emploie ses sabaori favoris et secoue à plusieurs reprises le yokozuna avec des kotenage. Dewagatake finit une fois de plus le combat en se servant du poids de son corps et l’emporte par abisetaoshi. Bien que Dewagatake soit komusubi, les fans de sumo sont en transe, convaincus qu’ils sont d’assister à la naissance d’un nouvel ozeki, Dewagatake ayant battu consécutivement un ozeki et un yokozuna. Lors de la sixième journée son adversaire est Noshirogata (promu ozeki juste après ce basho). Noshirogata obtient rapidement une prise en morozashi tandis que Dewagatake le contre avec des tsuri et ses kotenage favoris. Rapprochant son corps de celui de Dewagatake, Noshirogata le crochète du pied, lui faisant perdre l’équilibre. Les blessures s’avèrent sévères et Dewagatake doit se retirer du basho. C’est le début de la fin pour Dewagatake, même s’il revient au basho suivant. Dewagatake conserve une place en sanyaku durant dix basho de 1926 à 1928, mais en raison d’une blessure aux ligaments du genou il retombe chez les hiramaku et ne parviendra plus à retrouver une place chez les sanyaku. Au cours de cette période, et en dépit de son rang relativement bas en makuuchi, Dewagatake est le |
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rikishi le plus populaire dans l’ozumo,
sauvant à lui seul la Kyokai car les fans viennent pour lui et
adorent l’appeler par son surnom de « Bun-chan ». A une
période où la taille moyenne des Japonais est de 1,60 m,
Dewagatake survole la foule, mais c’est de voir cette bizarrerie sur le
dohyo qui passionne les spectateurs. On pourrait comparer cela à
l’enthousiasme qui entoure Takamisakari. Lors de l’incident du Shunjuen en janvier 1932, lorsque des rikishi de la Dewanoumi-beya emmenés par Tenryu quittent la Kyokai suite à un conflit sur les salaires et les conditions de vie, Dewagatake est contraint comme membre de la heya à se joindre au mouvement. Mais son implication dans le mouvement se fait à contrecœur et il refuse de couper son mage dans un geste symbolique, ce que tous les autres partants ont fait. Dewagatake devient le premier rikishi parmi les renégats à revenir dans le giron de la Kyokai quelques mois plus tard. Bien que la plupart des rikishi finiront par faire leur retour au sein de la Kyokai dans l’année suivante, beaucoup attribuent l’échec des nouveaux mouvements de sumo de Tenryu à son retour prématuré. Dewagatake finit par perdre le soutien de ses pairs après l’incident, ce qui accentuera sa douleur quand il sera au fond du gouffre en fin de carrière. Dewagatake manque des qualités de technicité et de rapidité d’exécution nécessaires pour devenir ozeki. Il n’est pas assez fort mentalement et manque d’acharnement. En fait, son seul avantage est sa grande carrure et sa capacité à stopper ses adversaires avec ses grands bras. Mais même avec cet avantage il ne fait pas le poids face à des adversaires plus puissants et techniques. Et quand il vient à souffrir d’une dégénérescence des disques lombaires, il ne fait plus le poids devant qui que ce soit. Son dernier basho en makuuchi se |
déroule en janvier 1935 et durant les
quatre années suivantes jusqu’au basho de 1939, sa vie dans le
sumo est pitoyable puisqu’il finit par rétrograder jusqu’en
sandanme. Il devient l’ancien sekiwake même pas capable de battre
un rikishi de sandanme. Au basho de mai 1938, son rang sur le banzuke
chute à sandanme 11e, et il se voit nommé tsukebito pour
le maegashira 9 Dewaminato.
Suite
« Hé, pourquoi dois-je travailler pour Dewaminato comme tsukebito ? Pourquoi ? ». Dewagatake se plaint amèrement, mais tout le monde sait que ce sont les règles du monde du sumo et que le rang sur le banzuke détermine la vie de chacun dans la heya. En fait, tout le monde en a assez de ses récriminations incessantes et de ses plaintes continuelles. Quand Dewaminato a rejoint la heya, il était en sanyaku, mais Dewagatake ne peut comprendre les nouvelles réalités. A cette époque, la vie dans la heya devient insupportable pour lui. Même les lutteurs mal classés demandent à voix haute quand il va se décider à prendre sa retraite. Une salle de bain de la heya lui est même interdite par un écriteau. En dépit de sa carrure massive, Dewagatake est un homme sensible qui compte toutes sortes de hobbies comme le billard, la photographie et la pêche. Il aime aussi les fleurs et les oiseaux. Il possède même un petit oiseau qu’il élève dans une cage. Un jour, il revient dans sa heya pour constater que l’oiseau et la cage ont été |
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