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Petit déjeuner à la bière: un bol de Chanko-Nabe, englouti avec de la bière à 10 heures du matin |
le
faire pour moi. Il commence par me dire que Akebono n’a jamais
considéré que faire des repérages ou du
recrutement faisait partie de son travail, disant au contraire que ceci
faisait partie du rôle de l’oyakata. Son visage prend tout
à coup un air distant et il ajoute qu’Akebono pensait qu’un tel
travail n’était pas du ressort du yokozuna. Il en reste
là sur ce sujet. Je n’essaie pas de pousser plus avant. L’entraîneur nous fait signe que la fin s’approche et que l’oyakata doit s’en retourner à son travail. Alors qu’Azumazeki nous signe des autographes, les personnalisant pour chacun, je lui demande ce qu’il pense de l’influence étrangère sur le sumo d’aujourd’hui. Il éclate de rire et me répond qu’il trouve toujours étrange de voir des blancs sur le dohyo. Il poursuit en me disant que l’apparence du sumo change, mais que le sumo reste le sumo. Je lui cite Akebono en 2001 qui dans une interview au Japan Times qu’exporter le sumo à l’étranger en ferait un sport comme les autres – le sumo est un style de vie autant qu’un sport. Je me demande tout haut si la popularité du sumo est en train de pâtir de la présence de nombreux étrangers puissants face à bien peu de rikishi Japonais prometteurs dans les hauts grades. Azumazeki me répond qu’il ne pense pas que la popularité du sumo soit en danger ; les gens s’inquiètent toujours du fait que le sumo n’est pas assez populaire, et il y a ceux qui comme lui, considèrent que ce sport se porte bien. Nos instants avec l’oyakata touchent à leur fin. Nous lui assurons que nous reviendrons le lendemain pour suivre le keiko matinal, nous serrons la main plusieurs fois, et commençons lentement à rassembler nos affaires, à remercier, multiplier les courbettes, pour enfin nous éclipser. Suite |
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dans le monde du sumo. Au cours de la conversation, l’oyakata se lève tout en s’excusant. Il revient avec plusieurs articles de journaux et quelques magazines. La plupart d’entre eux sont des rétrospectives de sa période en activité : une photo de lui recevant la Coupe de l’Empereur (avec un insert sur le discours de Nixon), une photo de lui dans le coin du dohyo, une poignée de sel en main, Takamiyama dans une décapotable, entouré de ses tsukebito, les bras levés en signe de triomphe, et un article récent sur son fils (qui travaille pour les New York Yankees). Je lis à haute voix le message de félicitations de Nixon, et l’oyakata, alors en train de parler avec un autre membre de l’assistance, s’arrête et dit : « c’est le discours de Nixon ». A l’évidence, il est très fier. En tant qu’oyakata, il adore voir un nouveau rikishi venir dans sa heya. Il me dit ressentir fortement les opportunités de cette charge nouvelles, et qu’il est extrêmement triste quand un rikishi s’en va. Il me raconte plusieurs histoires l’ayant vu aller chez les parents de rikishi qui |
s’étaient
enfuis ou étaient partis de la heya, pour essayer de les
convaincre de revenir. Bien que ces tentatives soient quasiment
systématiquement vouées à l’échec – «
quand ils ont décidé de partir, il est très dur de
leur faire changer d’avis » - il essaie toujours. Tout en me
parlant de sa condition d’oyakata, il regarde autour de lui le
bruissement d’activité dans la cuisine, me faisant penser
à un père autoritaire et aiment, fiers de ses fils.
Je demande à l’oyakata pourquoi il n'a plus d’Hawaïens dans sa heya. Il me répond qu’il aimerait bien recruter des gars de son île natale mais qu’il ne peut plus compter sur l’aide de son cousin, aux prises avec les affres de la maladie d’Alzheimer. Il n’a pas actuellement de sentinelle sur Hawaï, et ajoute que ce rôle était celui qu’il pensait qu’Akebono endosserait. Azumazeki considère qu’il est du rôle de tout rikishi d’aider au recrutement et à la puissance de sa heya. Pour lui, ces repérages sont un retour sur investissement que doivent procurer tous les rikishi pour ce que les oyakata font pour eux. Nous y sommes. J’hésitais à mentionner le « problème Akebono », mais il vient de |
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