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le sumo de Tokyo. Lors du basho marquant ses débuts d’ozeki, un incident tragique au sein de sa heya le contraint à se retirer de lui-même lors des quatre dernières journées. Le rikishi de makuuchi Koyanagi Heisuki, de sa heya, est terriblement détesté par les rikishi de rang inférieur de la heya en raison des mauvais traitements constants qu’il leur fait subir. Un jour, les deux tsukebito de Shiranui finissent par en avoir assez de Koyanagi et le poignardent à mort. Apprenant cet incident, Shiranui attrape un sabre et se met en chasse. L’un d’entre eux se rend plus tard à la police et est mis en prison, tandis que l’autre fuit, son sort demeurant inconnu. Koyanagi était lui aussi originaire de la préfecture de Kumamoto, et Shiranui sent qu’il ne peut plus poursuivre le basho en sachant qu’un rikishi en activité a été tué au cours du basho par ses subordonnés, et ceci alors qu’il était en train de dormir et qu’il n’a pu l’empêcher. Bien que ses scores en tant qu’ozeki ne soient jamais particulièrement impressionnants ni dignes d’intérêt, Shiranui Koemon se voit accorder la licence de yokozuna par la Maison des Yoshida Tsukasa en octobre 1863, après trois basho en tant qu’ozeki. Au cours de ces trois basho, il remporte treize victoires, pour six défaites, deux nuls, un indécis et huit kyujo. Il est évident que sa licence de yokozuna a pour origine son immense popularité et la longévité de sa carrière, puisqu’à ce moment il a déjà 38 ans. Une autre raison envisageable est que la Maison des Yoshida Tsukasa est en quelque sorte son employeur, Shiranui étant associé à la Maison d’Hosokawa, seigneur de Kumamoto, qui détient la juridiction sur la Maison des Yoshida Tsukasa. Sur le dohyo, Shiranui est réputé pour son habileté et sa technique. Il peut combattre indifféremment en oshi ou en yotsu, mais une fois qu’il s’assure une prise de mawashi |
correcte,
il montre une puissance et une rapidité extraordinaires. Il peut
contrer à peu près n’importe quelle prise de ses
adversaires, comme il le démontre une fois en s’emparant de la
jambe du sekiwake Ryogoku Kajinosuke, lui-même connu comme
étant un expert des techniques de crochetage, avant de le
déposer en douceur en dehors du cercle. Shiranui Koemon quitte sa carrière de sumotori après le basho de novembre 1869. Il est alors âgé de 44 ans et n’a plus la force physique pour poursuivre. Après être revenu dans sa patrie originelle du sumo qu’est Osaka, il hérite du nom de son shisho Shiranui Dakuemon, et pendant trois années encore il effectue la cérémonie du dohyo-iri pour laquelle il est devenu si réputé. A la tête du sumo d’Osaka, Shiranui travaille sans relâche pour en faire une entreprise financièrement viable, jusqu’à son décès, qui intervient le 24 février 1879. Shiranui aura combattu à une ère chaotique qui voyait l’effondrement total de la dynastie des Tokugawa. Contraints de survivre à une telle époque, les gens trouvaient du réconfort dans l’Ozumo, et Shiranui leur donna le bonheur de bien des combats mémorables contre ses grands adversaires de l’époque qu’étaient Kimenzan, Jinmaku et Unryu. Promu ozeki à un âge assez avancé, ses scores d’ozeki ne furent pas mémorables mais à son époque il était tout de même le rikishi le plus apprécié et le plus couru. La cérémonie de dohyo-iri qui porte son nom était bien souvent attendue avec plus d’impatience que ses combats eux-mêmes. L’héritage de Shiranui se poursuit de nos jours, avec son toshiyori actuellement détenu par l’ancien sekiwake Aobajo Yukio, et bien sûr le style de dohyo-iri qui porte son nom. |
Shiranui Koemon
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