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Les commentaires de Kojima sur l’hinkaku sont à n’en pas douter
provocateurs, mais ils ne visent pas nécessairement à
souligner les différences raciales entre les Américains
et les Japonais. Ils sont plutôt destinés à
être un avertissement sur le gabarit et la condition physique de
Konishiki. Les faits sont là : il est trop gros. Depuis sa
blessure, il a perdu en rapidité et en agilité. La
pression constante sur son dos et ses genoux (alors soignés par
des injections de calmants) le limitent sensiblement en termes de
possibilités techniques, aboutissant à ce qu’au moment de
sa course à la promotion, il gagne presque
l’intégralité de ses combats par yorikiri. De plus,
à chaque fois qu’un adversaire plus petit parvient à se
glisser sur son côté, il n’a aucune chance de pouvoir
sauver les meubles, et certaines de ses défaites sont – pour
reprendre les termes du YDC – « moches ». Ce qui, bien
entendu, est à mille lieues de la conception de l’hinkaku que
professe la NSK, qui est un prérequis pour devenir un yokozuna. La NSK comme le YDC commencent en plus à voir les effets des succès de Konishiki sur les nouvelles recrues qui arrivent, dont beaucoup se gavent dans l’espoir de pouvoir rivaliser avec la masse du géant. Les autorités du sumo craignent réellement que de faire de Konishiki un yokozuna serait produire un champion du ventre plus que la technique. Bien plus, elles interprètent une autre des citations détournées de Konishiki, faite en 1984, « le sumo, c’est qu’un combat », comme un signe que l’Hawaïen met ‘la victoire par dessus tout’ aux dépens de ‘la perfection technique’, une attitude qu’ils détestent encourager. Cependant, l’homme qui nous permet le mieux de comprendre la controverse Konishiki, éclaircissant la plupart des arguments se trouvant |
derrière sa non promotion, est
Kitao Koji. Si l’Hawaïen n’avait pas souffert de sa vilaine
blessure face à Kitao, il aurait sans aucun doute su faire
preuve de plus d’élégance au moment de son rush pour la
promotion. Mais ce sont les relations entre Kitao et la NSK qui ont
indirectement ruiné les espoirs de promotion de Konishiki au
rang de yokozuna. En juillet 1986, la NSK connaît un sacré cauchemar pour confectionner son banzuke. Avec cinq ozeki, et un sixième potentiel en la personne de Hoshi, le second rang du sumo va se trouver en danger de surpeuplement. Le YDC a alors une idée brillante : employer le critère des « circonstances équivalentes » pour conférer le statut de yokozuna à Kitao, libérant de ce fait une place d’ozeki supplémentaire, au profit d’Hoshi. En conséquence, bien qu’ayant enregistré seulement des places de second consécutives, Kitao |
23
ans, et bien que certains yokozuna aient tenu le rang à un
âge plus précoce encore, il ne sembler pas armé
pour assumer la responsabilité. Sous son nouveau shikona de
Futahaguro, sa relation avec son oyakata devient de plus en plus
erratique et finit par engendrer un incident lors d’un jungyo à
la fin de l’année 1987. Puis, juste avant le Nouvel An, Futahaguro se retrouve impliqué dans un autre incident dont la conséquence est une blessure subie par l’épouse de Tatsunami oyakata, qui tentait d’intervenir. Futahaguro se voit exiger de remettre sa démission de la NSK immédiatement, et devient le premier yokozuna de l’histoire à quitter le sumo sans avoir jamais remporté un seul tournoi. Echaudés par cette désastreuse promotion d’un yokozuna sur le critère des « circonstances équivalentes », la NSK et le YDC sont alors bien décidés à appliquer ce critère de manière bien plus stricte à l’avenir. |
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Très rare exemple de banzuke sans yokozuna - et avec deux Americains en tête |
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est promu au rang suprême. Hélas, toutefois, la NSK regrette rapidement avoir anticipé la promotion de Kitao. Celui-ci n’a que |
eur
résolution à fonctionner ainsi est renforcée par
les contreperformances de deux autres yokozuna. Le yokozuna Onokuni,
d’un gabarit Suite |
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