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cas,
bien qu’il l’ait payé cher quand il s’est retrouvé
opposé à des gabarits bien plus impressionnants que le
sien. Il n’en demeure pas moins qu’il est sur la bonne voie.
Le grand perdant sur le dohyo est le M4 Futeno, qui a fait des keiko de pré basho splendides, mais a pris un départ à 1-6 et n’a ensuite remporté que deux autres combats pour terminer sur un 3-12. Le début d’une chouette carrière de rikishi ascenseur ? Il est suivi de près par les deux M2, Kyokutenho et Asasekiryu, avec le M4 Kasuganishiki, à 4-11. A 5-10 on retrouve les M3 Kasugao, M11 Iwakiyama, M12 Yoshikaze et M13 Hakurozan. En compagnie de Kisenosato à 6-9, ce sont les M12 Ushiomaru et Tosanoumi ; tandis que Kotoshogiku et Tokitenku sont à 7-8 en compagnie du M4 Takekaze, du M6 Takamisakari, du M7 Roho, du M8 Dejima et du M9 Tochinonada. La blessure au cou d’Iwakiyama est désormais un problème sérieux, et il devrait avoir le plus grand mal à rester en division reine tant qu’elle ne sera pas résolue. Roho est une autre énorme déception. Il n’a que peu de de-ashi [ndt : stabilité au tachiai et capacité à aller de l’avant] et ne peut se défendre face à ceux qui en ont. Son frère Hakurozan pourrait bien avoir été vu pour la dernière fois ne makuuchi, son genou blessé ne s’étant pas amélioré le moins du monde. Puisqu’il ira en juryo de toute manière, il ferait aussi bien de prendre un basho sabbatique pour se remettre (mais je doute qu’il ne m’écoute…). En compagnie de Tochiazuma, trois autres rikishi n’ont pas terminé ce | basho.
Le M13 Baruto n’a pas pris part du tout à la compétition,
recouvrant de son opération aux ligaments croisés du
genou. Miyabiyama était à 4-3 après sept
journées mais abandonne à la huitième suite
à une blessure à la cuisse, tandis que le M16 Jumoji sort
lors de la treizième journée suite à une blessure
à l’épaule, enregistrant un 4-9-2. Si l’avenir immédiat d’Hakuho est sans doute en première place dans les esprits de la plupart de ceux qui attendent le Natsu basho, on peut tout aussi bien se poser des questions au sujet d’Asashoryu. J’ai été l’un de ses défenseurs – même sur la polémique des kensho de la main gauche – mais désormais j’ai la sensation qu’il a régressé sur de nombreux points. Les problèmes de comportement du passé semblent refaire surface, et sa confiance absolue en lui-même sur le dohyo s’est pratiquement transformée en insolence à l’occasion, comme on a pu le voir avec le détestable incident avec Kisenosato. Ceci, et d’autres choses comme le discrédit jeté d’initiative sur un gyoji et un pair, tout comme l’infâme victoire par henka obtenue sur un ozeki blessé, à 7-7 et bataillant pour son kachi-koshi, suivie par une nouvelle pique à l’attention de celui qui lui a juste rendu ma monnaie de sa pièce, tout ceci converge pour repeindre un tableau d’une nouvelle espèce de yokozuna – qui ne ressent aucune contrainte et n’a aucun sens de son rôle. En sus, son sumo est désormais plus vulnérable en ce que, à certains moments, quand il ne parvient pas à prendre le contrôle d’un combat, il semble plus enclin à malmener ou à rosser ses |
adversaires, plutôt qu’à trouver
un moyen de s’en défaire. Je ne pensais pas jamais voir le jour
où Miyabiyama serait plus concentré que le yokozuna, et
pourtant à la deuxième journée, c’est ce qui s’est
produit. Cela est, selon mes critères, la Surprise du Basho,
parce qu’elle confirme la facilité avec laquelle Asashoryu peut
se laisser déconcentrer en ce moment. Oui, sa puissance et son
talent naturel lui permettront de rester encore supérieur dans
la plupart des cas, mais si cette tendance se poursuit, ses
difficultés s’accumuleront à mesure que ses adversaires
chercheront à distraire son attention de la simple recherche de
la victoire. Quelque soit l’opinion de chacun sur l’image ou les devoirs d’un yokozuna, il reste LE représentant du sumo, et en tant que tel, Asashoryu modifie ce que le sumo parait être. C’est quelque chose que pas même Taiho n’a accompli. L’une des choses sur lesquelles il faut méditer est : certains des meilleurs rikishi de demain imiteront-ils sa conduite, comme ce qui est arrivé à la boxe à l’avènement de Cassius Clay dans les années 60 ? S’ils suivent ce chemin et se voient également pardonnés – comme c’est le cas actuellement pour Asashoryu – le sumo pourrait bien changer définitivement. Or le sumo n’ayant aucune analogie avec d’autres sports dans le monde, il est alors légitime de poser la question suivante : « si on le change, le public sera-t-il toujours au rendez-vous ? ». Je ne prétend pas connaître la réponse, mais ce que je sais c’est que je serai là pour le Natsu, où je vous retrouverai.
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