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animal à l'air féroce. Immédiatement après, l'endroit où se situe le keikoba n'est pas repérable d'emblée, comme c'est le cas pour certaines heya. Il me faut demander mon chemin à un rikishi, qui me fait traverser quelques portes de papier, emportant avec lui un zabuton frappé d'un motif de l'ère Edo pour que je puisse m'asseoir. La première chose qui saute aux yeux à l'intérieur de la Hakkaku beya est que les structures sont en béton nu, ce qui donne à l'endroit un côté inachevé. Il y a pas mal de points communs avec les autres heya, mais également des différences notables. La première étant que le portrait de yusho en taille réelle, comme ceux observés à la Takasago ou Magaki, est remplacé par une gigantesque peinture à l'huile de l'oyakata quand il était connu sous le nom de yokozuna Hokutoumi. Il y a, toutefois, une version plus petite du portrait de yusho (de l'Haru basho 1990) près de l'aire d'entraînement (voir photo). La touche personnelle qui fait contraste avec le béton froid est un grand montage photographique se trouvant sur le mur qui surplombe une sorte d'estrade s'étendant sur l'aire du dohyo. Dans bien des heya cette zone fait partie intégrante de la zone « spectateurs », mais à l'Hakkaku elle sert d'aire de stockage pour pas mal de sacs de golf et quelques haltères d'une taille étonnamment petite. Parachevant la décoration intérieure, on trouve |
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l'indispensable bannière « shin-gi-tai » (ndt : « le cœur, la technique, le physique », i.e. les trois fondamentaux qu'un rikishi doit maîtriser pour devenir un lutteur accompli) et un harnachement de sabre de samurai complet. L'atmosphère est plutôt détendue ce matin. J'imagine que l'absence des rikishi de haut rang ou de l'oyakata a pour conséquence que les rikishi de rang inférieur en profitent pour mettre quelque peu la pédale douce. J'assiste à quelques mouvement d'entraînement pour le moins souples, entrecoupés de nombreuses pauses et de bavardages. Je remarque que tous les lutteurs présents regardent en permanence la bannière « shin-gi-tai » mentionnée précédemment. Ils semblent agir ainsi avant chaque combat ou séance de butsukari. Je me demande s'il ne s'agit pas là d'une sorte de tradition propre à la Hakkaku et instaurée par |
l'oyakata, l'ancien Hokutoumi. Bien qu'ayant eu une carrière qui a coïncidé avec celle de l'immense Chiyonofuji, Hokutoumi a remporté neuf fois la Coupe de l'Empereur. J'ai la larme à l'œil à la pensée que même ces jeunes recrues ont les traditions du sumo si chevillées au corps par l'action du 61ème yokozuna, qu'ils font des pauses pour se remettre en mémoire les principes de base du sumo – le cœur, la technique, le physique – avant un combat. Ce n'est que plus tard, lorsque je me lève pour partir, que j'aperçois la vieille horloge murale qui m'était cachée de l'endroit où j'étais assis. Les réflexions de ces jeunes sur les traditions du sumo se limitaient en fait à vérifier combien de temps il restait avant la fin du keiko (fin abrupte pour mes petites larmes). De fait, ils passent toute la matinée à regarder au travers Next Home |
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