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dépourvus des prouesses techniques que l'on pourra retrouver au Kokugikan lors du prochain honbasho, mais plusieurs confrontations de la journée sont d'un très bon niveau, et voient une belle variété de kimarite et des luttes féroces applaudies autour – et parfois même sur le dohyo. Ils attirent même un vieux de la vieille de la makuuchi en la personne de Kyokushuzan qui vient incognito – chapeau et masque – voir un membre de sa famille prendre part aux combats.
L'esprit qui règne sur la compétition est si bon que rares sont les désaccords et contestations des décisions des arbitres. Toutefois, il est à noter que le premier mono-ii du tournoi – un combat dans la catégorie poids légers femmes – voit une inversion de la décision en faveur de la compétitrice japonaise ; encore a-t-il fallu que les supporters germaniques poussent de longues huées pour que l'on tienne compte de leur ressentiment et que le mono-ii soit convoqué. Beaucoup attendent aussi de voir comment vont se passer les tachiai, après les péripéties de Riesa, Allemagne, durant les précédents Championnats du Monde, et bien que la règle des « deux mains au sol » semble, pour la majeure partie, respectée, les sourcils se lèvent à la vue des Japonais en particulier, étant donné la vitesse avec laquelle ils se lèvent et foncent sur leur adversaire. Quelques matta |
sont prononcés à leur encontre, et les choses semblent rentrer dans l'ordre dans le courant de l'après-midi – résultats de réprimandes non confirmées toutefois.
Photo par John Gunning Alors que le soleil s'apprête à se coucher sur le Japon, l'heure des médailles approche, et les drapeaux nationaux sont prêts à être levés. C'est là qu'intervient un événement assez insolite – la cérémonie d'ouverture ! Alors qu'il y a déjà eu quatre heures et demi de compétitions, l'interlude coloré de drapeaux et d'athlètes, discours et hymne japonais, fait perdre à l'événement un peu de sa tension et à la reprise des combats peu après, quelques résultats inattendus se produisent. Ceux qui ne devaient pas gagner l'emportent, et les favoris chutent à leur corps défendant. Bref, tout ne peut être parfait dans un monde amateur – et dans n'importe quel sport. Les problèmes sont la norme quand |
on touche au jeu de la compétition. C'est la vie. Et, pour ce qui concerne l'équipe de Hong Kong, en particulier les féminines, l'événement est dans le fait d'être là, représenter leur pays, et surtout de profiter de ces instants. Il n'y aura pas de médailles à accrocher au clubhouse de Kowloon, mais s'il est une équipe dont on se souviendra particulièrement pour sa capacité à sourire en permanence durant la compétition, c'est l'équipe de Hong Kong emmenée par M. YC Mak. On restera marqué par leur face à face mémorable avec les Hongroises vers la fin de la journée, les rikishi de Hong Kong – pesant entre 55 et 75 kg – affrontant des lutteuses entre 100 et 168 kg, venues du pays des Rubik's cubes et des stylos à bille. Le résultat est logique, et la Hongrie poursuit son chemin vers la finale, mais après avoir donné l'occasion au public d'admirer ce que tout sport se doit d'être, des Hongroises sympathiques embrassant des Asiatiques tout sourire – après qu'elles les aient virilement poussées à l'extérieur.
Ce n'est sans doute pas la seule chose que l'on retiendra, mais c'est l'un des souvenirs qui resteront de cette ville industrielle du sud d'Osaka, dont la seule mention dans Lonely Planet est qu'elle accueille le plus grand tombeau kofun du Japon. Interview with Katrina Watts Home |
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