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par Joe Kuroda |
organisèrent même une cérémonie rituelle de coupe du mage et proclamèrent officiellement leur retrait de la Kyokai. Dans le même temps, la Kyokai annonça l'exclusion de 48 rikishi, y compris l'ozeki Onosato, et publia un banzuke revu et corrigé pour un basho de huit jours devant se tenir en février 1932. de fait, le banzuke de janvier 1932 devint un banzuke fantôme qui ne fut jamais relié à aucun basho (banzuke). Le cerveau et personnage central de « l'incident du Shunjuen » était le sekiwake Tenryu Saburo. Né le 1er novembre 1902, il était le troisième fils d'un fermier de la ville d'Hamamatsu, dans la préfecture de Shizuoka. Bien que bon élève et amoureux de ses études, il subit le poids des traditions locales et ne put aller au-delà de l'école primaire. Au lieu de cela, il dut aller travailler sur un dock comme assistant d'un ingénieur. A cette époque, Saburo était déjà bien connu localement pour sa
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Dans
le monde de l'Ozumo, il n'y a rien de plus sacré que le banzuke.
Il constitue tout simplement l'essence et le cœur même de ce
sport. Même durant les derniers jours de la Deuxième
Guerre Mondiale, en juin 1945, alors que beaucoup de rikishi manquaient
à l'appel car envoyés au front, et que les Japonais
ignoraient comment ils allaient bien pouvoir manger le lendemain, la
Kyokai tint un basho de sept jours à huis clos pour assurer la
continuité du banzuke. Il eut lieu dans un Kokugikan
incendié, sous la menace des bombardements aériens. Le
Maegashira 1e Bishuyama emporta le yusho avec une fiche de sept
victoires pour zéro défaites sur ce basho. Cette
volonté de faire se tenir ce tournoi venait de
l'inébranlable conviction de la Kyokai qu'une fois un banzuke
déterminé, un basho doit avoir lieu pour
déterminer le banzuke suivant. A la lumière de cet état de fait, le fameux « incident du Shunjuen », qui se produisit en janvier 1932, ne fut rien moins qu'exceptionnel de par sa dimension et ses conséquences, car il secoua les fondements même de la société de l'Ozumo. Le lendemain de la publication du banzuke de janvier, le 6 |
janvier 1932, 32 rikishi de l'ichimon Dewanoumi – 20 makuuchi, 11
juryo et un makushita – se réunirent dans un restaurant chinois
du nom de Shunjuen, situé dans le quartier Oimachi de Tokyo. Ils
exigeaient de la part des instances de la Kyokai des réformes de
grande ampleur pour améliorer les conditions de vie des rikishi. Par la suite, un certain nombre de sekitori d'une autre ichimon que la Dewanoumi, comprenant entre autres le sekiwake Asahio Tomojiro (futur yokozuna Minanogawa), rejoignirent la révolte, et la Kyokai eut à faire face à une crise absolument inédite dans toute l'histoire de l'Ozumo. Les instances de la Kyokai répondirent très vite aux exigences du groupe, mais leurs réponses furent considérées comme des demi-mesures manquant de consistance, et finalement les négociations échouèrent (liste des exigences du groupe et réponses de la Kyokai). La Kyokai fut alors contrainte de reporter l'ensemble du basho de janvier, car la plupart des rikishi restant de makuuchi et de juryo menacèrent de se joindre à la grève. Afin de démontrer le sérieux de leurs intentions, trente rikishi |
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