Le coin des menko
Production et design des menko

par Ryan Laughton

J’espère que tout le monde a trouvé le dernier article sur les rudiments des menko utile et informatif. J’ai eu des retours positifs sur l’article et quelques camarades collectionneurs ont même commencé à se servir de la base de données du site pour suivre leur collection. Cela peut sembler mineur, mais c’est un grand pas en avant pour un si petit marché. Ce que je vais aborder maintenant est quelques unes des différentes techniques de fabrication employées durant les trois décennies de production de menko, le design de base des menko, et quelques conseils simples pour pouvoir commencer une collection si vous n’êtes pas déjà en train de le faire. C’est parti.

Tous les sumo menko ont été imprimés sur une sorte de papier épais ou de carton. Des années 30 jusqu’en 1956 l’habitude était d’employer les cartons les plus épais, car ils étaient juste assez lourds pour jouer avec. Certains enfants collaient même deux menko ensemble pour créer un menko frappeur plus efficace. La collection ‘Renga’ de 1955 est imprimé sur du carton 1/8° ! En 1956, la plupart des compagnies changent pour un carton plus fin parce que non seulement il est plus facile à produire, mais qu’elles réalisent que les enfants ne jouent plus tant aux menko, les détruisant dans le processus, qu’ils ne les collectionnent pour leur valeur esthétique. Il est aussi moins cher de les produire sur du carton plus fin, et étant donné qu’il y a à cette époque au moins six compagnies de jouets, c’est presque une obligation financière pour elles afin de rester concurrentielles. La popularité des feuilles de menko monte à cette période, tout comme l’aspect loterie des sumo menko. Beaucoup de ces feuilles intactes peuvent être trouvées sur le marché en ligne ou en magasin aujourd’hui, et elles procurent la vision la plus nette de ce à quoi ressemblaient les menko, juste à leur sortie de l’usine. De la même manière, sur la période de 1956 à la fin de l’ère des menko en 1964, on ne trouvera presque jamais un menko avec le rang du rikishi car le nombre de basho annuel s’accroît de quatre à six annuellement et qu’il devient quasiment impossible de les reproduire aussi vite. Chaque compagnie produit plusieurs ensembles chaque année, et la compétition est donc féroce. Ces constatations se révèleront importantes pour le chapitre sur l’identification dans l’article du prochain numéro.

La technologie d’impression en couleur s’améliore rapidement sur les trente années de production de menko. Au début, sur un seul menko, seules des couleurs simples telles que le bleu, le rouge, le vert et le jaune sont employées, mais au final des milliers de couleurs finissent par être employées. L’impression en couleur se basant sur le mélange du magenta, du cyan, du jaune et du noir pour obtenir tout le spectre des couleurs, la technologie est le plus grand facteur limitant pour le nombre de couleurs et la façon dont elles peuvent être imprimées. Certains lots sont d’une qualité médiocre, comme le Trump 6 de 1953, tandis que d’autres possèdent de belles couleurs vives, comme le Yamakatsu Trump 7 de 1959. Selon moi les menko des années 30 sont le meilleur exemple de la combinaison réussie entre le design et l’impression, même s’il y a eu plus de vingt ans de production qui ont suivi. Ces menko sont alors dessinés à la main, et la qualité d’impression est excellente, donnant des images très nettes. Un deuxième type de menko est les bromures, en référence aux photos traitées au brome et argent. J’utilise ce terme pour faire référence aux menko de type photos noir et blanc communs dans les années 50, mais le terme a été employé de manière indifférente pour les menko de type photographique qui arboraient les images d’acteurs, de joueurs de base-ball et de chanteurs. Enfin, on trouve les menko à l’or. Ils sont imprimés avec de l’encre dorée et les images sont plutôt nettes. Cependant, ils sont assez difficiles à trouver, donc si vous en voyez un sur votre route, n’hésitez pas à le prendre tout de suite.
 
La dernière partie du procédé de production est la façon dont les menko individuels sont découpés de la feuille mastère après l’impression. Tous les menko de rikishi ont été coupés par une matrice, un peu à la façon dont sont fabriquées les pièces de monnaie. Le procédé laissait des bouts de feuilles inutilisés. Il avait aussi tendance à aboutir à la production de menko décentrés. Cette technique était plus coûteuse que la seconde méthode qui consistait à découper simplement des menko rectangulaires, que l’on trouvait dans 95% des séries. Les formes rectangulaires étaient assez faciles à réaliser, puisque tout ce qu’il fallait était un grand massicot pour couper des piles de feuilles en menko individuels. Une variante de cette méthode consistait à imprimer les feuilles entières et de les vendre intactes ou de les inclure comme cadeaux que les enfants avaient à découper eux-mêmes. C’était une nouvelle tentative pour réduire les coûts, puisqu’il n’y avait plus besoin de découper en usine. L’une des conséquences de ceci toutefois est que bien des menko qui ont survécu aujourd’hui sont issus de ces découpages enfantins, et donc ont beaucoup de bords approximatifs et sont quelquefois décentrés. Je n’ai pas encore pu déterminer de différences dans les jeux dues aux découpages.

Maintenant que nous avons parlé de l’avers des menko, tournons-les pour voir le revers. On y trouve toutes sortes de thèmes comme les signes du zodiaque chinois, des images de guerre ou des dessins de science fiction, mais les deux types de base classiques des menko d’après 1950 sont les dessins de Gu-Choki-Pa (Pierre-Papier-Ciseaux) et les Nombres Combattants. Ils étaient employés dans les différentes variantes de jeux associés aux menko. Au lieu de les projeter au sol pour tenter de soulever le menko de leur adversaire, les gamins pouvaient simplement prendre différents menko et jouer au Gu-Choki-Pa pour battre leur adversaire. Les Nombres Combattants servaient aussi à différents jeux (se référer au dernier article pour en voir les règles). On assiste à l’émergence des marques de Gu-Choki-Pa sur les sumo menko au début des années 40 et ils sont courants jusqu’en 1964, mais les menko des années 30 n’ont que des Nombres Combattants. J’enquête toujours pour savoir si cela participait d’une tendance générale ou si ce fut spécifique aux sumo menko. Les revers des menko sont très importants pour l’identification des séries, ce que nous verrons en détail dans le prochain numéro.
    
Pour ceux qui sont intéressés par la collection, j’ai essayé de donner un bon point de départ sur www.sumomenko.com, où l’on trouve de nombreuses photos de différents menko et des listes pour les collectionneurs. J’ai aussi essayé de donner une vision générale sur tout ce qui concerne les sumo menko. Le plus dur est de trouver une bonne source de sumo menko. Il y a toujours une ou deux ventes sur eBay de la part de quatre ou cinq vendeurs. C’est un bon endroit pour commencer une collection à des prix raisonnables. Rob, à Prestige Collectables, www.prestigecollectibles.com, tient une enchère en ligne de temps à autres avec quelques menko uniques et très difficiles à trouver. Il y a aussi quelques magasins en ligne qui en vendent aux Etats-Unis, il suffit de passer ‘sumo menko’ ou ‘menko card’ sur Google et on peut faire de bonnes emplettes. Dans le prochain numéro de SFM nous discuterons des techniques d’identification et de l’aspect loterie des sumo menko. Je montrerai aussi quelques séries de cette période avec les rikishi qui les ont rendues si populaires. D’ici là, bon vent…





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